Crise énergétique : les Français se ruent sur les panneaux solaires
Les Français sont de plus en plus nombreux à installer des panneaux solaires sur le toit de leur maison, surtout dans les régions les plus ensoleillées. Mais l'Hexagone est encore loin des objectifs de neutralité.
Face aux aléas climatiques - canicules , vagues de froid - et à la crise énergétique qui a propulsé les prix de l'électricité et du gaz vers des records, les Français se sont rués sur le photovoltaïque. Le nombre d'installations de panneaux solaires individuels a plus que doublé en deux ans, d'après les chiffres du gestionnaire de réseau d'électricité Enedis.
Ils étaient au total près de 326.000 fin juin à utiliser des panneaux solaires dans l'Hexagone, soit 77 % de plus que mi-2022. Les installations individuelles ont plus que doublé par rapport à mi-2021, où ils étaient seulement 121.000 à utiliser ce mode d'autoconsommation individuelle. Les installations collectives sont elles aussi en augmentation pour des immeubles et des copropriétés, en majorité soutenues par les collectivités locales.
En conséquence, la puissance cumulée des installations individuelles n'a jamais été aussi élevée. Désormais, cette énergie solaire représente 1.629 MW sur un an au 30 juin, soit une progression de 88 %. Cela représentait 868 MW en 2022 et 535 MW en 2021. Une hausse spectaculaire.
Encore loin des objectifs
Mais le reste de la France voit lui aussi la multiplication des installations sur le toit des maisons. Les départements du Nord, de la Loire-Atlantique et du Rhône sont aussi en forte progression.
Si le phénomène est important, l'Hexagone est encore loin de ses objectifs et accuse un sérieux retard sur ses voisins européens. Le photovoltaïque devrait atteindre entre 92 et 144 GW de puissance installée en 2050 pour que la France respecte ses objectifs de neutralité carbone , d'après l'Agence de l'environnement (Ademe). Au 30 juin, cette puissance totale n'était que de 18 GW. La production d'électricité d'origine solaire photovoltaïque représente 4,7 % de la consommation électrique française sur le semestre.
Les Echos